Conférence annuelle 2E2F Mobilité et Coopération européennes en Education et Formation

COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE :

BESOINS D’ENTREPRISE ?
BESOIN D’EUROPE !         

13 et 14 décembre 2012

ENA – STRASBOURG

 

Conférence inaugurale : la place de l’entreprise dans les grands enjeux de l’éducation et de la formation.

Selon une étude du Cedefop (European Centre for the Development of Vocational Training) portant sur l’enjeu des compétences en Europe (http://www.cedefop.europa.eu/EN/), il y aura de nombreuses offres d’emploi à pourvoir en Europe dans les années à venir et ce malgré la crise économique. La grande majorité de ces offres (75 millions / 8 millions en France) correspondent à des postes vacants suite à des départs à la retraite. Une minorité de ces postes (8 millions / 2 millions en France) correspondent à la création de nouveaux emplois. Ces derniers seront divisés entre des postes nécessitant une haute qualification et des postes pas ou peu qualifiés. Mais la tendance dominante se maintiendra, à savoir des exigences croissantes en termes de qualifications et le développement des emplois de services.  On observe un paradoxe en Europe où on a peu de difficultés à pourvoir des postes aux qualifications supérieures mais moins de personnes disponibles  aux qualifications faibles par rapport aux besoins en emploi. Il en résulte un renforcement de la concurrence pour certains postes et une tendance à la déqualification. Dans le même temps, on observe des signes de pénurie de compétences dans certains domaines (en sciences, ingénierie, mathématiques). Le marché n’est cependant pas statique et les compétences appropriées sont variables dans le temps. Une population hautement qualifiée est d’ailleurs un facteur déterminant de la compétitivité…                                                 

Table ronde : entreprises, écoles, universités : pourquoi et comment mieux travailler ensemble ?

On constate malheureusement qu’il y a encore une méconnaissance considérable entre les entreprises et les universités. Pour mémoire, on peut rappeler que parmi les objectifs de l’université, figure celui de l’insertion professionnelle.

Pour un grande entreprise française telle que GDF SUEZ, le problème n’est pas celui de la quantité mais de la qualité et de la diversité des candidats. Comment dès lors améliorer la lisibilité des diplômes et garantir le potentiel des futurs collaborateurs ?

Selon Kelly KLIEBHAN (Directrice de ManpowerGroup Solutions France) nous sommes dans « l’ère des talents ». La révolution technologique (TIC), l’individualisation des choix, le développement de la connaissance et les problèmes démographiques expliquent ce basculement. La mobilité des talents est dorénavant aussi importante que celle des biens et des services. Au niveau mondial, on peut d’ailleurs constater un décalage entre les besoins de talents d’un côté (plutôt dans l’hémisphère nord) et les défis de l’employabilité dans certaines régions du sud.

Table ronde : le futur programme Erasmus pour Tous, 2014-2020, et les nouvelles collaborations à imaginer.

Selon Catherine TRAUTMANN, députée européenne et membre de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, le programme Erasmus fait l’unanimité malgré les problèmes de financement qui se posent. La mobilité est une des conditions et un droit du marché unique. Le risque étant celui d’une adaptation à tout prix au marché. Le nouveau programme Erasmus pour Tous ne représente donc pas seulement un coût, mais aussi un investissement. Pour cela, il faut que celui-ci soit accessible quelle que soit sa condition d’origine.

Pour le représentant du conseil de l’Europe (Europe élargie), la question qui se pose est celle de la vision de l’Europe que nous voulons. Nous pouvons aussi nous interroger sur le désir de mobilité en Europe. Pour beaucoup celui-ci est en effet souvent un non choix (mobilité professionnelle subie). Comment faire par ailleurs pour que la mobilité soit réellement une chance pour tous et non pas réservée à une élite ?

Pour la commission européenne, l’employabilité est un dogme. Or pour le conseil de l’Europe, si celle-ci est importante, l’éducation à une visée plus large (développement personnel, citoyenneté…). La question est de savoir si l’enseignement supérieur et la formation peuvent être considérés comme un marché à part entière. D’une façon plus générale se pose aussi la question de la place et du rôle du travail dans notre société.

CR rédigé par C. Fenninger (CIO Euroguidance Strasbourg) le 7.01.2013

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