Attention : à la rentrée 2016, des changements sont mis en place dans la formation des infirmiers en Belgique. A ce jour, on en connaît le détail pour la formation d’infirmier bachelier étendue sur 4 ans avec l’introduction d’heures de stages supplémentaires mais on ne sait pas encore comment évoluera la formation d’infirmier breveté.
Il existe en effet 2 formations menant au métier d’infirmier(-ière) en Belgique
- d’un niveau secondaire : infirmier breveté ou hospitalier
- dans l’enseignement supérieur : infirmier bachelier ou gradué
Dans l’exercice de leur fonction, les tâches de ces 2 types d’infirmiers sont en principe différenciées : l’infirmier breveté ayant vocation à une prise en charge globale du patient et l’infirmier bachelier ayant plus facilement accès à des niveaux de responsabilité après expérience.
Le Brevet d’infirmier hospitalier (sous réserve de modifications)
Le brevet d’infirmier hospitalier est obtenu après 3 ans d’études ou par la formation continue (appelée « promotion sociale ») en 5 ans. Il s’agit d’un diplôme de l’enseignement secondaire professionnel complémentaire de 4ème degré.
Après la 1ère année réussie du Brevet, il est possible d’obtenir le Certificat d’Enseignement Secondaire Supérieur (CESS) pour ceux qui ne l’avaient pas (sous certaines conditions). Cela permet de passer en 1ère année d’études de Bachelier (le parcours est alors de 5 ans).
Jusqu’alors, un infirmier breveté ou hospitalier pouvait accéder au diplôme de bachelier gradué par une passerelle organisée en 3 ans avec la promotion sociale ou rejoindre la 2ème année de bachelier en soins infirmier après 5 années d’expériences mais cela pourrait être modifié avec les changements et le rallongement dans les études de l’infirmier gradué (à suivre).
Quelques spécialisations sont possibles : soins généraux ou psychiatrie. Dans ce dernier cas (psychiatrie), la procédure pour exercer en France est spécifique et la reconnaissance n’est pas automatique.
Il existe 2 voies d’accès au brevet d’infirmier hospitalier :
- Avant le CESS, il relève de l’enseignement secondaire et correspond à la section nursing. Jusqu’alors, celui-ci ne donne accès qu’à la profession d’aide-soignant en France.
- Après le CESS, il relève de l’enseignement professionnel complémentaire et correspond à la section soins infirmiers et donne accès à la profession d’infirmier en France.
Le diplôme de bachelier en soins infirmiers :
A partir de la rentrée 2016, le diplôme de Bachelier en soins infirmiers sera obtenu après 4 ans d’études dans l’enseignement supérieur paramédical afin de rentrer en conformité avec la directive européenne 2013/55/EU. Il s’agit d’un enseignement de type court et professionnalisant proposé dans les Hautes Ecoles de la communauté française de Belgique. Ce diplôme peut être suivi d’une spécialisation en Haute école, à l’université ou par la promotion sociale (formation continue).
Après la 1ère année, il est possible d’obtenir le brevet d’aide-soignant.
Des spécialisations nombreuses existent après un bachelier en soins infirmiers en 1 an, parfois 2 :
Art thérapie, gériatrie et psychogériatrie, anesthésie, oncologie, pédiatrie, radiothérapie et imagerie médicale, réadaptation, salle d’opération, santé communautaire, santé mentale et psychiatrie, soins intensifs et aide médicale urgente, psychomotricité. Mais aussi : stérilisation, soins infirmiers esthétiques, santé publique, cadre de santé…
Il n’existe pas de bourses nationales pour les études d’infirmier en France mais des bourses régionales. Elles ne sont pas offertes aux étudiants qui effectuent leurs études en Belgique, sauf dans le cadre d’un programme de mobilité inter-établissements.
La formation d’infirmier breveté :
Pour accéder à la formation d’infirmier breveté, il faut
- avoir une attestation de réussite de 6ème de l’enseignement professionnel du Secondaire supérieur (aide aux personnes, puériculture)
- ou avoir réussi l’examen d’accès
- ou être en possession d’un diplôme de fin d’études secondaires (CESS) ou reconnu équivalent.
Selon les établissements secondaires, les conditions d’admission peuvent sensiblement varier. Il est conseillé de s’informer directement auprès d’eux pour en connaître les modalités spécifiques (liste B, paragraphe 4)
Les personnes titulaires d’un titre d’aide-soignant, auxiliaire polyvalent ou aide-familial doivent réussir un module de formation générale de 160h organisé par la Cobeff de Bruxelles pour accéder à l’école d’infirmier breveté.
La formation en Haute école de bachelier en soins infirmiers :
Pour accéder aux Hautes écoles, il faut avoir obtenu le CESS en Belgique ou un titre reconnu équivalent (baccalauréat) et avoir 18 ans.
Si l’on ne dispose pas d’un diplôme de fin d’études secondaires, il est possible de passer un examen d’accès ou « jury » organisé par la communauté française de Belgique. Il convient cependant de préparer cet examen. On peut le préparer à distance avec l’EAD (enseignement à distance) ou en suivant une année de cours préparatoire en école.
L’admission n’est pas de droit : chaque école offre un nombre limité de places.
Se renseigner dès le premier trimestre auprès des écoles et se rendre aux journées portes ouvertes au printemps.
A ce jour, le baccalauréat français n’est pas automatiquement équivalent au diplôme de l’enseignement secondaire belge. Il faut préalablement à l’inscription et le plus tôt possible (avant le 15 juillet), établir un dossier de demande d’équivalence : http://www.equivalences.cfwb.be/accueil.asp
La profession d’infirmier est strictement règlementée. Il est important de vérifier que l’établissement de formation est autorisé à délivrer une attestation de conformité pour les études en soins infirmiers qu’il dispense. Cette attestation est accordée par le ministère belge de la santé sur demande accompagnée d’un dossier au service suivant :
Ministère belge, Service public fédéral de la santé publique
Service des professions de santé
Place Victor Horta, 40 – boîte10
1060 Saint-Gilles – Belgique
www.health.belgium.be
Seul un diplôme d’infirmier en soins généraux donne accès à l’autorisation automatique de l’exercice de la profession en France, quelle que soit la filière d’études suivie. Dans ce cas, l’attestation de conformité peut être présentée directement à l’Agence Régionale de la Santé (ARS).
Dans le cas d’une spécialisation donnant lieu à un diplôme différemment libellé, il convient de déposer une demande d’autorisation d’exercice en France auprès de la Direction Régionale de la Jeunesse, du Sport et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) de votre région qui statuera sur l’autorisation d’exercice après avoir effectué une comparaison des études (belges et françaises) et éventuellement demandé une compensation.Cette procédure est gratuite.
Il conviendra ensuite de se rapprocher de l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.) pour s’inscrire sur le registre ADELI qui recense tous les professionnels de santé médicaux et para-médicaux.
Une fois ces démarches effectuées, il convient de s’inscrire auprès de l’Ordre national des Infirmiers pour travailler en toute légalité.
La formation d’infirmier breveté (niveau secondaire) :
- Institut Dominique Pire – Bruxelles
- Institut Reine Fabiola – Etterbeek
- Institut Saint Joseph et Sainte Julienne – Liège
- Institut provincial d’enseignement secondaire paramédical de Liège-Huy-Verviers (EPSC) – Liège
- Institut Saint Aubain – Sainte Elisabeth – Namur
- Ecole Ave Maria – Mons
- Institut provincial d’enseignement secondaire – Seilles
- Institut provincial d’enseignement secondaire paramédical La Samaritaine – Montignies sur Sambre
- Institut technique de la communauté française centre Ardenne – Libramont
- Institut d’enseignement secondaire paramédical provincial – Mons
- Institut provincial de nursing du centre – La Louvière
- Institut d’enseignement secondaire complémentaire catholique (IESCA) – Hornu
- Institut d’enseignement secondaire provincial paramédical – Tournai
- Institut des techniques hospitalières (ITEHO) Jeanne d’Arc – Tournai
- Institut technique de la communauté française paramédicale – Renaix
La formation en Haute école de bachelier en soins infirmiers (enseignement supérieur) :
- Haute école Francisco Ferrer de la Ville de Bruxelles
- Haute Ecole Libre de Bruxellles Ilya Prigogine (HELB IP)
- Haute Ecole Léonard de Vinci – Bruxelles
- Haute Ecole Libre Mosane – HELMo – Liège
- Haute Ecole de la Province de Liège sites de Huy, Verviers ou Liège
- Haute Ecole de la province de Namur
- Haute Ecole de la province de Namur-Liège-Luxembourg
- Haute Ecole de la Communauté française du Luxembourg – Schuman – site de Libramont
- Haute Ecole Louvain en Hainaut – HELHa
- Haute Ecole provinciale du Hainaut – Condorcet
www.metiers.be : informations sur les métiers
www.cediep.be : pour connaître les dates des journées portes ouvertes
www.enseignement.be : site d’information sur les études en communauté française
www.sante.gouv.fr : ministère de la santé en France
www.ordre-infirmiers.fr : site du conseil de l’Ordre des infirmiers
www.ars.sante.fr : agence régionale de la santé
www.health.belgium.be : service fédéral de la santé publique, demande d’attestation de conformité
Je suis française et je vais entrer dans une Haute Ecole belge pour suivre des études d’infirmier.
Puis-je prétendre à une bourse d’étude ?
Selon vos ressources ou celles de vos parents, vous pouvez peut-être prétendre à une réduction des frais de scolarité. Pour cela, il faut contacter le service d’inscription de l’école. Sachez qu’il n’y a pas d’allocation logement en Belgique pour les étudiants et la Caisse d’allocations familiales en France n’attribue pas d’allocation pour un logement loué en dehors du territoire national.
Côté français, la plupart des bourses du secteur sanitaire* et social** relèvent de la Région. C’est donc auprès de la Région où vous êtes domicilié qu’il convient de s’enquérir d’abord de la règle appliquée pour l’octroi des bourses. Pour exemple, la Région Nord-Pas-de-Calais n’attribue pas de bourses pour les étudiants de ces secteurs qui vont se former en Belgique. Sinon, vous pouvez interpeler également d’autres collectivités territoriales (Département, Commune) afin de présenter votre situation. Si vos parents travaillent dans des entreprises disposant de fonds d’aide sociaux, vous pouvez également les solliciter. Certaines institutions ou grandes entreprises accordent aussi des bourses d’étude ainsi que des fondations privées qui encouragent les projets ou les vocations. Enfin, il reste la possibilité de travailler de façon temporaire (soir, vacances ou week-end) en évitant de dépasser 15h par semaine au risque de compromettre vos chances de réussite. Avant de travailler, vérifier bien la règlementation du travail dans le pays. Si besoin, vous pouvez faire le tour des organismes bancaires afin de solliciter un prêt complémentaire à un taux concurrentiel.
Si votre situation sociale est délicate, rencontrez un assistant de service social (dans votre commune, votre circonscription ou au CROUS) pour trouver la solution la plus adéquate.
* formations sanitaires dont les bourses sont rattachées à la Région : auxiliaire de puériculture, aide-soignant, infirmier, pédicure-podologue, masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, sage-femme, ambulancier)
** formations sociales dont les bourses sont rattachées aux Régions : assistant de service social, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale, éducateur de jeunes enfants, technicien de l’intervention sociale et familiale, moniteur éducateur)
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